[CR][LONG][26-27 Juin 09] Ultimate Rally

Rien que la piste
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sml
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[CR][LONG][26-27 Juin 09] Ultimate Rally

Message par sml » 15 juil. 2009 16:46

=== PRESENTATION ===

Pour ceux qui n'auraient pas tout suivi, l'Ultimate Rally c'est ça. Du concentré de Rallye Routier, "façon Moto-Tour", mais en plus intense encore, avec en particulier un "parcours de concentration" de 574 km, à réaliser entre minuit et 10h du mat', avant d'enchainer sur 3 étapes de Rallye (250 + 160 + 400 km) ponctuées de 9 spéciales.

Le résumé en image est visible ici.

Pour ma part, en quelques (hum..) mots, ce que j'ai retenu de cette aventure :

=== LES PREPARATIFS ===

Ce n'est pas mon premier Rallye, mais c'est la première fois que je participe à une compét aussi importante, et surtout, de part son coté "itinérante", impossible de se contenter du plan "on charge tout sur la moto" expérimenté en championnat de France... Et puis cette fois-ci on concours par équipe aussi, avec des assistants et tout et tout, un vrai team de Romanichels d'Usine, alors ça demande un peu plus de logistique que d'habitude...

Au passage, avec un pilote dans le 59, un dans le 75, un dans le 95, un camion dans le 28 et une remorque dans le 60, rassembler tout ce petit monde ça fait en bon entrainement préalable. Les 2/3 jours précédant la course sont consacrés à rassembler tout au même endroit. En comptant la virée dans les Alpes de la semaine précédente, je dois afficher un bon 3500+ km en 5 jours au moment du départ, donc bien rodé ça va merci ;)

Coté moto, je n'étais pas super convaincu de mes 2 additionnels Xénon, je me suis donc fendu de 2 additionnels supplémentaires pour éclairer sous les roues. Avec environ 500 km de roulage de nuit en tout, un bon éclairage peut non seulement permettre de grapiller quelques secondes en spéciale, et de gagner en confort, donc en fatigue, sur la liaison... Certes ça risque de tirer un peu sur l'alternateur, mais à raison de 45W par ampoule ça me semble acceptable, on verra bien.

Coté pilote, moins roulé que d'habitude cette année, mais le "décrassage/mise en jambe" du WE précédent et les roulage du moins de mai se sont bien passés, je pars donc sans appréhension, et plutôt en confiance sur la moto. On verra bien (bis).

=== LE JOUR J ===

RdV sur Paris jeudi matin pour charger le camion, et accessoirement finir les préparatifs pour Eric qui a une vie de famille, lui, et donc un peu moins de temps pour prépararer la moto. Heureusement on avait eu le nez creux et on s'était filé rencart chez notre pote Isidore, qui tient le bouclard MECA SERVICE 92, à qui on sauvagement piqué les outils et le petit matériel dont on avait besoin pour finaliser tout ça.

11h, tout est fin prêt, et on se met en route vers Le Mans, notre ville de départ.
Arrivée dans les temps, on a l'air de vrais païlote de compétition avec notre gros camion, notre remorque... C'est que je n'ai pas l'habitude, moi.

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On n'est pas les premiers mais presque :

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Je reconnais quelques têtes que je salue, puis je me précipite au contrôles administratifs et techniques.

On récupère nos bô numéros de compéticheune, Eric bricole encore et toujours (un vrai passionné du bricolage ce garçon). Il est à peine 14h30, mais l'après-midi est chargée, et chaque minute de repos que l'on pourra grapiller sera précieuse pour le reste du WE. Je mets donc une amicale pression à mes camarades pour que l'on ne traîne pas trop.

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Dès les formalités accomplies, on file chez Kathy, à 25 bornes de là, pour la séance de découpage/collage des RB, pendant que François et Filipe (l'Assistance) vont faire le plein de barres de céréales et dopants en tous genre au supermarché du coin.
Le temps de faire une courte sieste, et il est déjà l'heure de retourner sur le lieux de départ pour le briefing Pilotes. Le ciel est bien sombre, et ne laisse rien présager de bon pour la suite. Le parc fermé s'est d'ailleurs déjà copieusement fait saucer ..

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On en profite aussi pour mettre le RB en place (et vu l'épaisseur du truc, ce n'est pas une mince affaire...).

21h30, on retourne chez Kathy. Souper, café, derniers préparatifs, dernier somme, premiers éclairs, la tension monte doucement, et alors qu'on savoure notre café au chaud dans le salon, la même pensée nous parcourt tous... "Mais qu'est-ce qu'on fout là nom de nom ? Y'a pas plutôt un bon film à la télé ce soir ?" Une fois rassuré par Télé7Jours qui confirme que non, comme d'hab', il n'y a rien d'intéressant à la télé, c'est sous la drache qu'on remonte au circuit juste à temps pour le départ.

Finalement on est presque à la bourre, donc on n'a pas le temps de se mettre un stress supplémentaire, à peine arrivé on enfile les combardes de pluie, on grimpe sur la brêle, et c'est parti pour 48h de portnawak !

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Enfin, quand je dis "c'est parti", c'est façon de parler, puisqu'Eric et moi on était partis avec les réservoirs quasi vides (gros malins !), donc après 20m parcourus on se stoppe sur le parking, et à la lueur de la lampe torche, avec un entonnoir trop petit, un jerrican sans joint de bec verseur, on essaie tant bien que mal de verser plus d'essence dans les réservoir que par terre, manière de ne pas commencer la nuit sur une panne sèche.

De vrais romanos d'usine, je vous dit !

=== LE PARCOURS DE RASSEMBLEMENT ===

On avait décidé de faire la route à trois avec mes potes Eric (Speed 955i) et Marco (R1100S), manière de se tenir chaud, mais surtout de se serrer les coudes pour la nav' et en cas de pépin. On ne joue pas la gagne, on est avant tout là pour se faire plaisir, et on sait que la nuit sera longue, et les deux journées à venir, encore plus. On part donc sur un rythme "on ne traine pas en route, mais on gère notre effort". Il pleut, il fait nuit, et d'entrée on attaque les routes à chèvres, alors pas la peine de se la jouer "574 km de spéciales".

Eric n'ayant pas d'expérience du Rallye, et Marco un RB qui commence au KM 60, je propose d'ouvrir la route, avec Eric en "veilleur actif" derrière moi, le doigt sur le klaxon pour me signaler ses désaccords éventuels. Ca marche plutôt pas mal. Avec les 4 additionnels ça éclaire bien, et j'enroule sur ces vicinales et autres chevrettes, malgré la pluie, certes pas trop forte mais toujours présente quand même.

Jusqu'au moment où "Bjjjjjj". "Shutdown" comme ont dit. Plus de son, plus de lumière, coupure générale sur la Katoche. Et m*rde !!! Ca doit faire moins d'une heure qu'on est partis. Chuis blasé/énervé/dégouté, mais pas prêt à rendre la main pour autant !! J'incite Eric et Marco à repartir mais ils décident de rester groupir (merci les coupaings).
A la lueur de la frontale de Marco, démontage de la selle, inspection du fusible général. Merde, il est bon, c'est pas ça !
Inspection des 2 gros fusibles 30 A, ils sont bons aussi ? Merd'merd', qu'est-ce qui merde alors ? L'alarme fonctionne normalement, mais c'est tout. Plus de contact, plus de compteur, plus de jus, plus rien ? Meeeeeeeeerde ! Alors c'est quoi ce bordel !?!
Petit moment de panique/incompréhension/perdage de pied à ne rien comprendre à cette merde (et avoir le schéma de cablage dans la poche, à 1h du mat' sur la flotte t'y penses même pas). Puis je reprends mes esprits et je teste les fusibles un à un. Assez rapidement je trouve le fautif : "Ignition - 10A". Vive les fusibles de rechange sous la selle. On remet un neuf en place et ça repart. YEEEES !!!

La selle reprend sa place, le casque aussi, et après cette infortunée interruption, nous voilà repartis ! Pas fou, je ne rallume pas les additionnels, et me contente du Xenon de l'optique d'origine. C'est moins bien mais on fait avec, pas le choix....

Allez, roule !

La pluie se calme, les routes sèchent, mais sont toujours aussi cassantes, et on a du mal à tenir une moyenne correcte. Beaucoup d'intersections, d'embranchements, on passe notre temps le nez sur le RB. Sans compter les petites attentions du genre "chemin de terre sur 2 km" ou "attention passage de gué"... On ne se perd as trop, quelques demi-tours occasionnels mais rien de trop grave.

On voit bien que le temps passe et qu'on n'est pas du tout dans la moyenne impartie, mais on décide tacitement de garder notre rythme, parce que l'important c'est avant tout d'arriver, qu'l faut quand même se préserver pour les 3 étapes à suivre, et qu'on refuse de prendre des risques inutiles. On se permet même une ou deux courtes pause, le temps d'avaler un Mars, et ça repart... (ah ah).

C'est avec un vrai soulagement que nous saluons les premières lueurs du jour. L'aurore brumeuse et rougeoyante est magnifique mais on est vraiment trop à la bourre pour s'arrêter prendre des photos !!
C'est à l'heure du petit déj' que l'on atteind le CP de mi-parcours, déjà bien usés.

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Et là, un coup de pied au cul ou une tape derrière la nuque, c'est selon : les premiers sont passés il y a plus d'une heure !! :shock:
Pourtant on n'a pas été si ridicules que ça puisqu'on en a doublé en route. D'ailleurs, on doit être dans les 20ièmes sur les 35 au départ, et d'autres arrivent encore :

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On ne sera jamais à l'heure à Marcillat, ça ne fait aucun doute.
On se remémore alors les paroles de Pierrot au Briefing :" 3 mn de pénailté par CP manqué, et mise hors course en cas de retard sup à 30 mn. A vous de bien établir votre stratégie..."

Mais notre stratégie est claire ! On est venu aussi et beaucoup pour ce principe de parcours de concentration, unique dans les Rallyes moto modernes. On est venu pour se taper 574 km de petites routes, de nuit, pour rejoindre Marcillat. Alors on va aller au bout du délire, et on va ce les taper un à un ces maudits 574 km, sinon on va le regretter toute notre vie !

Et puis, au vu de la moyenne générale, personne ne sera à l'heure à Marcillat, donc pas dit que la mise hors course soit pleinement et rigoureusement appliquée.

On verra bien. Allez, une dernière RedBull, un dernier café-snickers, et en selle. C'est qu'on habite pas ici nous, et on n'est pas venu pour acheter le terrain.

On repart le mors entre les dents, mais la fatigue est palpable. On a tour à tour nos coups de pompe, qui se traduisent par des trajectoires de mygale et/ou une navigation approximative. Etre à 3 ça aide bien. Je pense que seul, dans ces conditions, pour moi ça aurait été jardinage garanti.

Au bout d'une paire d'heure je sens Eric et Marco mûrs pour une pause. Il doit être dans les 8h30, et il nous reste facile encore 200 bornes à parcourir (soit 375 km parcours depuis minuit - oui, je sais, on se traine)...
On sent la motivation faiblir. On a roulé sans quasi débander depuis minuit, et il nous reste encore au bas mot pour 3 plombes, voire même 4 au rythme où l'on roule. Pour une arrivée prévue à 9h41+1h de rab, c'est mort.

Histoire de corser le tout, la batterie de la Triumph fait des siennes et décide que la journée est finie pour elle. Ce qui finit d'achever d'Eric, qui saute sur l'occasion pour décider que ça suffit merci, et une fois la moto redémarrée par la grâce d'une belle pente qui passait par là, trace direct sur Marcillat avant de se retrouver à cours de batterie et de coco.

Marco et moi nous remettons en route, en mode 'pilotage automatique', genre on ne sait plus vraiment à quoi ça rime tout ça mébon, puisqu'on est là autant rouler.

Une dernière pause essence vers 11h, le temps de laisser venir la drache à nous. Marco commence à lacher du lest. Pour ma part le fait de me savoir presque arrivé me donne des ailes et je donne un dernier coup de collier, dont les derniers km sur la grande départementale qui mène à Marcillat, prise à toc alors que c'est une patinoire. L'abus de Red-Bull semble avoir des effets dommageable sur ma capacité de jugement, mais rien de tel pour se révéiller et affuter ses sens avant la journée qui s'annonce longue et éprouvante...

On finit par pointer nos mines déconfites à Marcillat à 12h40, après les 574 bornes les plus éprouvantes de ces dernières années !

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(sur la gauche ce n'est pas moi mais ça aurait très bien pu).

Et là, Miracle, on me dit "Va te reposer, voici ton ticket, tu repars dans 2 heures !"

Je ne sais plus trop si je suis soulagé à l'idée que cette fichue mise hors course semble avoir fait long feu, ou terrorisé à l'idée de devoir repartir pour un tour dans 2h, toujours sous la flotte et sur des routes sans aucun doute au moins autant pourries.

Je me précipite dans la chambre d'hotel pour me reposer un peu, appelle Filipe pour organiser le changement de RB, le ravitaillement en bouffe et en essence, bref je suis remonté à bloc pour enchainer lorsque celui-ci m'annonce "Calme-toi, vu l'heure à laquelle tu as pointé, tu es hors-course. Ca s'arrête là pour toi ! ".

Ouch ! Tu parles d'un couperet. On était venus pour en chier sur 1300 km, et on n'a même pas parcouru la moitié que l'aventure s'arrête déjà.

Renseignement pris, je suis effectivement hors course, comme la majorité des concurrents, puisque 44 seulement auront pointé à l'heure. Dont Eric, qui avait coupé court, mais qui ne semble pas être le seul...

La blase.

Incompréhension, écoeurement se lisent sur les visages. Tout ça pour ça ? Respecter l'esprit et être privé de course, quand d'autres ont préféré tronquer pour pointer à l'heure ?
Quel est le sens de tout ça ?

De toutes façon il pleut, on est crevés, on est blasés (y'a qu'à voir la tête d'Eric), donc on va noyer notre chagrin dans le champ de boue du parc coureur, avec nos potes.

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Picoler sous la tente avec mes potes, ce n'est pas exactement comme ça que j'avais imaginé mon vendredi, mébon, il y a pire dans la vie, alors on essaie de prendre ça avec philosophie. On est trop mauvais pour notre degré d'intégrité, faut qu'on assume...

Juste déçu quand même pour Corinne, venue spécialement pour nous voir, et privée de spectacle, et Filipe & François, à qui on avait vendu un truc super qui tourne finalement en eau de boudin... :(

Pour la peine je me ressers une seconde fois de salade de pâtes, tiens !

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A suivre....
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Re: [CR][LONG][26-27 Juin 09] Ultimate Rally

Message par sml » 16 juil. 2009 01:45

=== APRES-MIDI COGITATION ===

Nous voilà donc tous là, à ruminer

- notre frustration de pas pouvoir aller au bout de l'extrême, clairement. Genre on te promet un baptême de chute libre, tu t'arnaches, tu grimpes dans l'avion, à 4000 m tu t'assois les pieds dans le vide, tu sens déjà le vent sur la joue, t'as les mains bien moites, et finalement on te dit "y'a trop de vent au sol, on annule, remonte à bord". Fais chier. Si c'est juste pour se faire 574 km de nuit, je peux me faire mon RB tout seul, merci !

- notre rancoeur à l'égard de ceux qui ont choisi la stratégie inverse (privilégier l'heure d'arriver sur le respect du RB), parce qu'on se sent les dindons de la farce. Et que malgré la météo pourrie et la fatigue, le sentiment qui nous habite quand on les voit un à un s'aligner pour le départ de cette boucle, c'est la jalousie.

- et pour ma part, au fond de moi, une forme de soulagement d'avoir été retenu de faire un e connerie. Parce que vraiment, c'était pas raisonnable, et même si l'envie de relever le défi était de loin la plus forte, si la fatigue m'avait fait faire une faute, si je m'étais blessé à ce jeu, je ne me le serais jamais pardonné...

Je me concentre donc finalement sur les moments uniques qu'on a vécu cette nuit. Sur ces chemins de terre interminables, sur ces bifurcations qui se ressemblent toutes, à nous faire devenir chèvre, sur ces routes improbables et ces passages que déjà de jour t'as du mal à y croire, mais alors de nuit ! :shock:, sur ces caravanes de phares qui dessinent la nuit, sur ces gravillons-qu'on-avait-pas-vu-mais-finalement-c'est-pas-plus-mal-la-preuve-c'est-passé, sur tous ces moments où on ne peux s'empêcher de penser "Jamais ils ne vont me croire, lundi au bureau !"....Bref de tous ces moments dont cette longue et éprouvante nuit nous a régalé....

Et je pense que progressivement on fait tous pareil, et si la frustration reste, la colère passe peu à peu, aux gré des anecdotes et des péripéties de la nuit...

Le tri se fait d'ailleurs rapidement entre ceux dont la rancoeur n'est pas passée, et qui plient bagages, et ceux comme moi qui ont retrouvé le goût, et s'inscrivent à la boucle du lendemain, hors classement, just-for-the-funovit'....

Le soleil revient progressivement dans les coeurs et sur nos têtes, et on finit la journée sur les bords du circuit de kart de Marcillat pour la dernière spéciale du jour. Un peu frustrés forcément d'être du mauvais coté de la barrière, mais admiratif aussi à la lecture des visages burinés par la fatigue des concurrents encore en course...

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Puis sur le coup de 18h je m'écroule, et ce qui ne devait être qu'une simple sieste se transforme presque en tour d'horloge, à peine interrompu sur le coup de 22h par un tour au PC course pour connaître l'horaire de départ du lendemain.

=== LA CONSOLANTE ===

Samedi, bien décontracté de la veille, et remonté comme un pendule pour profiter pleinement de cet échantillon de Rallye, j'ai vraiment hâte de prendre la moto et d'aller rouler, d'autant que le soleil semble être de la partie pour la journée...

Le départ est un peu retardé, et je capte ça et là quelques mines défaites des concurrents encore en course dont la nuit semble avoir été dure. Il y aura manifestement deux catégories de pilotes aujourd'hui. Des experts sur les rotules, et des poireaux frais comme des gardons. Finalement, c'est pas si mal d'être un poireau :)

Bon, ça semble un peu le bordel au départ. Il est retardé une première fois, puis une seconde, et finalement la première liaison (17 km) est annulée et on nous fait partir en grappe jusqu'à la premier spéciale...

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Le temps de récupérer le petit carton magique, d'attendre les 4 autres, et hop, en route pour une bonne journée de moto. 380 bornes de liaison, 4 spéciales, avec ça on devrait quand même pouvoir se faire plaisir et effacer les aigreurs de la veille...

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La liaison est vite parcourue, à peine le temps de faire chauffer les pneus et la machine, et me voilà au départ de la première spéciale, dite du Chateau de l'Ours. A la différence du Championnat, où l'on part "quand on veut" dans la minute impartie (le passage sur le tapis déclenchant le chrono), ici c'est à l'ancienne, il faut partir au "Top".

Top-15 secondes, on ferme la visière, on passe la première, et alors que le palpitant accélère doucement, la première goutte de sueur n'a pas le temps de perler que ca y est gaaaaaaaaaaaaaaaaaaz c'est parti. On essaie de rassembler le brouillard de souvenir des recos ('un enchainement en descente rapide mais gaffe le 3ème vrai gauche referme'). Désolé, j'avais rien trouvé de mieux à retenir que le "3ème vrai gauche". Genre il y en a d'autres avant, mais ce sont des faux gauche. De vagues courbes tout au plus. En tous les cas pas le genre où il faut freiner....Bref gaaaaaaaz, droite, gauche, droite, gauche, on essaie de bien exploiter toute la largeur de la route, gaaz, droite oh-putain il referme celui-là c'est déjà le troisième ? ah non ligne droite gaaaaz, bon celui-là alors ? bref ça y est je suis paumé dans cette enfilade, je garde autant de gaz que je peux tout en restant sur mes gardes, et en essayant de trajecter du mieux que je peux. Bout droit, ca y est je recale mes gyros, montée à suivre, tout à vue avec une seule consigne "gauche en montée = danger". Donc gros gaz dans les droites (la visi est bonne), et prudence dans les gauches. J'en donne autant que je peux, et ça avance, ça enroule proprement sans se faire peur, j'hésite une ou deux fois entre sortir la papatte ou le genou, mais ça passe sans trop hésiter, et finalement 2'54 plus tard me voilà en haut de la spéciale.

On me donne mon temps, le meilleur est en 2'43 donc c'est pas si pire, et roule pour la seconde spéciale, à 17 km de là. Je roule 5 km jusqu'au bled suivant, et là j'ai un doute sur une case du RB. Le bon sens me donne envie de tourner à droite au bout de 500 m en direction du bled de départ de la prochaine spéciale, mais le RB donne 700m à parcourir avant de tourner à droite. Sauf qu'à 500m il n'y a rien. Juste à 650 et à 780m. Damned.
Ce sont deux toutes petites routes mébon, ça ne sera pas la première fois. Je tente la première. Je tombe sur des carrefours non indiqués au RB. Sur des 'routes principales' qui n'en sont pas vraiment, des bifurcations qui ne figurent pas sur le RB. Bon, ça devait être l'autre. Demi tour. Je prends la suivante, je me paume à nouveau, c'est pas ça non plus.

PUTAIN C'EST TROP CON à peine 20 bornes parcourues et me voilà déjà paumé !!!!
(et je ne suis manifestement pas le seul !)

Bon, ça me saoûle, j'ai retenu la leçon de la veille. JE sais d'où part la spéciale, donc je sors ma carte, le chemin le plus court c'est par la première bifurcation (celle des 500m), alors tant pis si c'est pas ça, gaaaaaz. Arrivée avec 5 mn de bourre au final, chuis bien blasé.

Départ dans la foulée de la seconde spéciale, dite du Barrage de Prat. Celle-là je l'aime moins. Il y a des passage gros coeur, et moi j'ai une p'tite b*te... Tant pis. Top, Gaaaaaaaaaz, et on verra bien.

Le palpitant affiche 140 compteur, le compteur lui affiche 160 dans la descente avant ce droite aveugle qui se prend sans freiner (enfin en reco, en arrivant à 90-100. Là je ne sais pas trop en fait). A la réflexion, ça serait pas mal de freiner un peu quand même.... :sad5:
Bon, ça passe. Pas nickel, mais ça passe. Epingle, descente vers le pont, là je prépare ma botte secrète : freiner suffisamment tôt pour tendre la trajo à mort et passer pleine balle sur le pont. Ca fonctionne moyen mais tant pis. Ca enchaine sur un double droite que t'as pas intérêt à avoir oublié qu'il est double sinon t'es mal, puis un gauche, puis mon épingle préférée, une droit en monté ousque je me tape des délestages (et des guidonnages) de ouf à chaque fois, puis gaaaaaaz dans une portion "mais-si-rappelle-toi-t'y-vois-rien-mais-ça-passe-à-fond' (160 encore, de mémoire), puis une montée à vue, la cellule rouge (=arrivée) en point de mire, gros gaaaaz pour passer à toc devant, OH-PU-TAIN y'a un virage derrière !! :shock: :shock:
J'empoigne les freins du mieux que je peux mais je manque de finir dans le fossé. Quelle drôle d'idée d'avoir foutun virage là. Mébon. 2'40 pour un meilleur en 2'33 ça reste honorable.

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Je rattrape Jean-Louis qui venait de monter juste avant moi, et nous voilà parti pour les 120 bornes de liaison jusqu'à la pause déjeuner....

A suivre...
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Re: [CR][LONG][26-27 Juin 09] Ultimate Rally

Message par cobraKiller » 16 juil. 2009 08:46

terrible tout ça! et probablement trés chouette de se dire putain j ai vaincu!
et les resultats, dis donc, pas mal du tout! féloche

ici le rallye n aura pas lieu cette année... http://rallyesroutiers.com/_wsn/page9.html" onclick="window.open(this.href);return false;, t auras pas l occase comme l an dernier de jouir de notre drache a nous, d ailleurs je sais meme pas si tu t etais inscris...

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Re: [CR][LONG][26-27 Juin 09] Ultimate Rally

Message par sml » 16 juil. 2009 23:28

=== LA CONSOLANTE (Suite) ===

Nous voilà donc partis pour 2h de liaison. Les routes sont quand même nettement moins pourries que la veille. Ou plutôt, elles sont tout aussi petites, mais au moins cette fois-ci elles sont viroleuses, à la différence de 80% de parcours de liaison de puis Le Mans qui était constitué de ligne vaguement droites entre les champs.

Jean-Louis fait un peu sa timide de la poignée de gaz alors je répète le schéma d'hier avec Eric, j'ouvre la route et Jean-Louis surveille ma nav' .Ca ne marche pas trop mal, on ne se perd pas trop. A gré de je ne sais plus quel arrêt on se fait doubler par la bande des Picarloux (Alain Perrier et son magnifique SMC noir/blanc, Boubou en ER-6, un Multi blanc, ..). Le rythme augmente, ça roule bien, le petit groupe est homogène, c'est super agréable...

Le Multi me bouchonne un poil par rapport à mon rythme 'confort', je réussis à le doubler, et je me retrouve dans la roue d'Alain. Grand moment à le suivre dans cette toute petite virole, lui manifestement décontracté du gland, moi derrière qui profite de l'ouvrage de 1ère qualité, rien que du bon. Une ou deux petites "frayeurs" sur les gravillons, à 2 à l'heure à chaque fois, pour la même raison. Avec un oeil sur le RB, et l'autre sur les panneaux indicateurs, il n'en reste plus de disponible pour repérer le gros tas de gravier, là, juste sous les roues. Arrière quie se barre, hoooooolà!, un bon coup de botte par terre, un palpitant au rupteur, puis tout rentre dans l'ordre et on repart. Ca me fera a même, de l'avant, un peu plus tard dans la journée.

On les abandonne en cours de route, quand ils décident de ravitailler, et on poursuit avec Jean-Louis. Il s'est un peu révéillé, et moi je commence à avoir un coup de pompe, donc il me colle dans les rétros. Sans surprise, on a beau rouler sans trainer, on tient à peine nos 60 de moyenne donc pas moyen de s'arrêter pisser ou souffler 5 mn. On essaie de ne pas faire trop de conneries et on poursuit... Sorti d'on ne sait où sur les 20 derniers km surgit Thierry ze MIB et sa kawette verte. Lui il a manifestement la gnack puisqu'il nous pousse au cul grave. J'essaie de me filer des baffes sous le casque pour me réveiller un peu et hausser le rythme, mais pas moyen, je me mets à rouler n'importe comment, le retour de la mygale, oulà pas bon, je prefère rendre la main...

3 km avant le CH on passe devant une station essence, mais on a vraiment trop peu de marge, on trace au CH où l'on arrive finalement avec 4 minutes d'avance pour 120 km parcourus non-stop ! Effectivement ça change du CFRR !!

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30 mn de neutralisation pour la pause déjeuner.

Imageg

L'assistance est présente, pléthorique, et efficace. J'envoie Eric faire le plein de la bécane pendant que je me décontracte tant bien que mal. J'avale vite fait une salade préparée par Corinne, je m'hydrate autant que je peux, je tente une micro sieste mais l'heure tourne trop vite et il est déjà temps de se rhabiller, de regrimper sur la moto, et à 14h pétantes c'est reparti pour 188 km, soit 3h08 jusqu'à la prochaine spéciale !

Image

Je rattrape Jean-Louis parti juste devant moi, puis Thierry qui s'était arrêté pour nous attendre. Manière de donner le ton Thierry passe en mode 'balade digestive'. Oulà oulà oulà je ne sais pas si je serai capable de tenir ce rythme tout l'après-midi.... D'ailleurs Jean-Louis semble avoir un avis assez tranché sur la question puisqu'on lui met 3 bonnes minutes dans la vue en même pas 10 bornes.... On s'inquiète de ne pas le voir venir, mais il finit par se pointer et on repart, à peine moins vite. Cequi est sûr c'est qu'on a bien neutralisé la somnolence post-repas avec notre connerie. :lol: On peut repartir serein ;)

On roule bien jusqu'à un espèce de hameau super compliqué avec des changement de direction tous les 20m, entre les baraques. On fait un peu comme on le sent, c'est un peu chelou mais on arrive à chaque fois à trouver un chemin ou une route là où il est censé y en avoir une, jusqu'à une espèce d'intersection avec une chemin de terre maousse rocailleux qui part devant nous, et une case de RB qui dit "chemin de terre sur 2 km". Bon, c'est plus un chemin de cailloux que de terre ce truc, mais ça semble cohérent. Je laisse filer Jean-Louis et Thierry, je prend 30 secondes pour changer de visière et enlever une couche, je croise le groupe du Bagnard à qui je confirme que si si c'est un peu l'hallu mais c'est bien par là, j'arrime mon sac à l'arrière, et me voilà parti à l'assault de ce chemin...

P*tain c'est de la belle grosse caillasse quand même. Au Vietnam avec les XL250 ça le faisait bien, mais là avec les SC Pro et une brêle de 200 kg je fais quand même moins le malin. 'fin bon le mieux à faire dans ces cas-là pour ne pas se laisser déséquilibrer c'est débout sur la selle et gaaaaaz pour surfer sur les cailloux et les ornières. Je double la CB1000R et quelques autres, comme un cabri, lorrsque tout d'un coup whiiii whiiii whiiii je me retrouve au point mort alors que c'était pas du tout prévu comme ça !

Merde c'est quoi ce bordel encore ?
En fait, je percute tout de suite ! J'avais vraiment des scrupules à attacher mon sac à l'arrière de la moto. Je sais malheureusement que celà peut se révéler _très_ lourd de conséquence. En l'occurence, j'avais mal fermé mon sac, ma softshell a glissé et est venu se coincer entre la chaine et la couronne, me faisant déchainer !!
:shock: :shock:

'Tain le naze !
Je bénis quand même les Dieux que ce qui devait arriver arriva mais sans me blesser, et c'était surtout ça l'important.
Mais maintenant me voilà comme un c*n au milieu de cette forêt, sur ce chemin de gros cailloux, avec ma chaine qui pendouille lamentablement. Pas la peine de penser à appeler Jean-Louis ou Thierry, je n'ai pas leur numéro. Pas la peine de penser à appeler l'assistance, j'ignore complètement où je suis, et de toutes façon aucune chance qu'ils puissent me rejoindre ici. Bon, ben, pas 36 solutions. On sort la trousse à outils (heureusement généreusement fournie), et c'est parti ! Dévisser le tendeur de chaine à mort, essayer de rapprocher la roue au max, forcer délicatement (hum... "Groker", si vous préférez) la chaine pour qu'elle veuille bien reprendre sa p*tain de place, retendre la chaine, resserrer l'axe de roue, s'apercevoir que maintenant c'est trop tendu, desserer la roue, détendre la chaine, resserrer la roue, s'appecevoir que maintenant c'est trop détendu, p*tain fait chier ça ira comme ça on verra ça plus tard !

Un bon 1/4h si pas 20 mn de perdu. Pas croisé grand monde à par Rob & Chaipuki, hmm.. pas bon signe, mais vu où j'en suis, plutôt aller de l'avant que de tenter le demi tour jusqu'on ne sait trop où...

500 m plus loin le chemin fait un superbe "T", bien entendu non indiqué sur le RB. Merde, fait chier, c'est par où ? Inspection des traces au sol, mes prédécesseurs semblent unanimement avoir privilégié la droite, en bon mouton je fais pareil. Les cailloux ont disparu, maintenant ce n'est que de la bonne herbe grasse, mais ça ressemble encore un chemin, alors je poursuis. Le RB disait "2 km", je prie pour trouver une route au bout de 2 km... Et miracle, au bout de 1980m... une route ! Ouah purée c'est génial ! Je prends donc à droite comme l'indique le RB, à la recherche de la première intersection, et là je recroise Rob qui me fait des grands signes "c'est pas par là c'est dans l'autre sens !!"

Mhûuû ? :roll: :shock:

Je poursuis quand même, effectivement rien qui ne corresponde au RB.
Merde, qu'est-ce que je fais maintenant ?
Le temps de réfléchir à la question, v'là t'y pas que des locaux sortent de leur baraque et me hurlent "Millevaches c'est de l'autre coté ! Millevaches c'est de l'autre coté !"
Ah bon, on va à Millevaches ?
J'ai retenu la leçon de la veille. Je fais défiler un peu le RB et effectivement quelques cases plus loin on est censés passer par Millevaches. Puis Audouze, puis Saint-Settiers, (ben ouais tant qu'à faire dérouler le RB autant le faire pour de bon). Je me remets en route vers Millevaches en suivant les indications des autochtones, quand je tombe sur un panneau "Saint-Settiers". Ni une ni deux, j'ai déjà quasi 30 mn de retard, sans compter la pénalité du matin, vu que de toutes façon je suis sorti du RB avec cette histoire de chemin de terre, je trace direct sur Saint-Settiers !

Une fois dans le bled je récupère ma case de RB, et juste à ce moment je tombe sur Christophe Rochereau (990 SM #125). Aucune idée s'il est parti avant ou après moi, je passe juste devant lui et nous voilà parti à deux. On est à peu près dans le même rythme, quand il se rapproche de trop ça me booste, j'en remets une lichette. Le principe de "veille active" fonctionne pas mal, une ou deux fois je doute à une intersection, il décide, on poursuit. Au grès d'un "ratage" je finis par me retrouver derrière lui mais ça revient à peu près au même. Sur le propre il est un peu mieux que moi, sur le pourri j'ai un peu moins peur des gravillons, ça se passe bien, c'est cool !

J'avais repéré sur le RB que la seule station sur les 190 bornes de liaison se trouve au km 90 donc je m'y arrête, le laissant poursuivre. J'y croise Jean-Louis et Thierry à qui j'explique brièvement mes malheurs. Ils repartent, je remet un coup de coco, un coup de cravache, et c'est reparti !

Je trace comme un fou pour les recoller, résultat je me déconcentre un peu et je m'embrouile dans le RB.

Parce que le RB, je ne vous ai pas raconté, mais c'est du calcul mental permanent.
Dès le départ du Mans, je me suis rendu compte que mon compteur était nettement plus optimiste que le RB. Genre pour 12.4 km parcouru d'après le RB mon partiel affiche 13.1.
Alors plutôt que d'afficher une correction permanente de 12,34% à toutes les valeurs du totalisateur du RB, elle-même corrigée des centaines de mètres parcourus en trop lors des ratages, la stratégie retenue c'est de tout faire en relatif. Genre le partiel affiche 174.4 et le RB annonce la prochaine intersection à 1.7 km ? OK 174.4 + 1.7 = 176.1 donc je surveille mon environnement à 176.1 et je cherche la bifurcation annoncé. Comme la distance à parcourir entre deux cases dépasse rarement la paire de km, l'erreur est infime.
Sauf que le résultat c'est que tute tapes une addition alakon par case de RB. 123.3+1.2, 154.7 + 0.5, 74.1 + 1.9, etc....

Alors forcément, y'a des fois où ça merde... "Merd'merd'merd' c'était quoi déjà ? 128.7 ou 127.8 ? 1.2 km, c'est inclus ou c'est à ajouter ? Merde, j'en suis à quelle case ? J'avais combien à la case précédente ? Etc etc...."

Et là, à rouler seul, comme une balle, à la recherche de Jean-Louis & Thierry, ça a merdé. Obligé de faire 1/2 sur plusieurs km, de demander aux passant "z'auriez pas vu passer un troupeau de motos", continuer à rebrousser chemin tant que la réponse est "nan nan", jusqu'à trouver mes sauveurs "sisi, mais à l'intersection ils ont pris à droite, eux..."

OK, pigé, gaaaaaaaaz !

Je me referai piéger une ou deux fois, à chaque fois sauvé par les locaux croisés sur mon rebrousse-chemin. La plupart du temps, à voir leur tête hilares, je n'étais pas le premier à jardiner comme ça. Ca ne me raccourcira pas mon temps de liaison, mais ça tempère mon énervement.

Chaleur, fatigue, routes toujours aussi cassantes, moyenne qui refuse de remonter, l'après-midi commence à être longue....

Je croise Hugues (#118 et son pote en CB500), MIchel Maire, puis on se perd, puis on se retrouve, jusqu'à un bled où le dessin de la case de RB ne correspond pas (il est dessiné un "T" alors que la route continue quand même). On tourne quand même à droite comme indiqué, on croise la voie de chemin de fer comme indiqué, on tombe bien sur un chemin sur la gauche au bout de 700m, mébon, il manque le panneau du bled mentionné sur le RB, et puis le chemin ben.... pas bien large le chemin !
Les 2 CB tente le coup, Michel va voir plus loin mais revient bredouille, le temps de se tater on voit les CB rebrousser chemin, p*tain ça me saoûle, j'y comprends rien, ça commence à me gaver cette histoire.

Il est 16h20, d'après le RB il doit me rester dans les 80 bornes, je suis censé pointer à 17h10, et je suis là à me prendre la tête avec des cases de RB qui ne correspondent pas à la vraie vie. Ca me gave de trop, j'ai retenu la leçon de la veille, l'important c'est de pointer à l'heure. Je sors la carte. Je suis à Mérinchal. Je réussis à identifier le bled sur la carte. Au sud d'Auzances. Bon ben la route est assez simple. Montel de Gelat, Auzances, Evaux-les-Bains, Prat.

Gaaz, c'est parti ! Je voudrais quand même pouvoir me faire les deux dernières spéciales. La route est enfin "roulante" (enfin, c'est de la jaune plutôt que de la blanche pointillée quoi) jusqu'à Evaux les Bains. Je reprends du plaisir, la gniak revient. L'heure tourne, je ne pointerai jamais à l'heure mais c'est pas grave, j'en ai fini avec la purge des petits chemins de terre à la noix, à moi les beaux virolos faciles et les belles spéciales.

Dans Evaux je tombe sur Grégoire Meilhan (690 SMC #126).

"Je trace direct je ne suis pas le RB !!" que je lui dit.
"De toutes façon le RB c'est tout droit ! " qu'il me répond !

Ah ? Ok bon ben d'accord. J'enquille derrière lui.

P*tain mais c'est qu'il roule vite ce con !! :shock:
A le suivre dans les virolos, j'ai l'impression de rouler plus vite qu'en spéciale. Je fais de mon mieux pour garder le contact mais je suis vraiment taquet et au gré des dépassements (qui relèvent la plupart du temps de la crucifixion sur place) il se détache et impossible de revenir dessus. A l'issue de ces virolos au sortir d'Evaux on tombe sur une grande ligne droite de plusieurs km. Je crois bien que je n'ai jamais roulé aussi vite sur départementale de ma vie !! :oops: :oops:
Mais le pire c'est que je n'ai jamais pu recollerr le SMC. Ouah, même en ligne droite ça marche pas mal du tout un SMC !! :shock:

J'arrive au départ de la spéciale, je passe sur le tapis sans chercher à comprendre, je dois être une dizaine de minutes à la bourre de toutes façons...

Carton, tampon, et là je vois qu'on m'appelle pour la spéciale !
Nan, désolé les gars, je ne suis pas près. J'ai besoin de boire. De reprendre mon souffle. Mes esprits. Je vois d'ailleurs que Thierry est là juste devant moi et fait la grève du zèle. Lui aussi semble être bien cuit, et pas du tout d'attaque pour repartir dans la foulée.
Les charmantes commissaires nous offrent à boire, je m'enfile un Redbull Snickers vite fait, mais je vois que ça commence à devenir tout rouge au départ de la spéciale où l'auvent est vide de concurrents au départ. Bon ben c'est reparti alors !

A suivre....
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Re: [CR][LONG][26-27 Juin 09] Ultimate Rally

Message par sml » 17 juil. 2009 01:11

=== UNE PETITE DERNIERE POUR LA ROUTE ===

Allez, on prend place sous l'auvent, carton, horloge, bip bip, faut se replonger dedans !
Il doit être dans les 17h30, à part les 30 mn de pause de midi on roule quasi non-stop depuis ce matin 10h00, soit 350 bornes de chevrettes à un rythme bien soutenu, je ne sais pas ce qu'il me reste comme jus, moi.
J'espère que je ne ferai pas de trop grosse connerie....

Ce coup ci on fait les spéciales dans l'ordre inverse, en commençant par le barrage du Prat.

Bip, bip, biiiiiiiiiiiiiiiiiip, c'est parti !
Gros gaz pour s'extraire de l'auvent, la première épingle, le premier droite, le palpitant au taquet, l'envie de tout donner, gaz à fond dans le morceau de ligne droite comme tout à l'heure, merde faut que je freine où finalement ? Ce matin j'ai fait ça à l'instinct j'ai pas noté ! :oops:

Y' a des spectateurs partout autour, ça me fausse les repères, je suis complètement perdu. Je freine trop et tropt ôt, tant pis on poursuit, l'épingle à gauche, gaaaaaaz, et là je recompte sortir ma botte secrète, le freinage tôt au poteau télégraphique pour prendre le pont taquet. Je vois le poteau, je freine..... P*TAIN JE REVE C'ETAIT PAS LE BON POTEAU !! :shock: :evil: J'ai freiné un poteau trop tôt !!! Quel con (en même temps mieux vaut ça que l'inverse tu me diras). Résultat je remets du gaz, trop tard trop longtemps cette fois-ci, et me voilà trop vite et hors traj'. Et M*rde !! Freinage de pauvre, remise dans l'axe, gros gaz bien énervé sur le pont, je sors trop large, la roue AR dans la terre du bas-coté, coup de raquette, ho putain je fais de la merde en boite, je vais finir par m'en mettre une à ce compte-là !!

Allez, on souffle, on respire par le ventre, on calme le palpitant, on s'applique.
Le double droite, le gauche qui prolonge, l'épingle à gauche, celle à droite, gaz en sortie, ça deleste, je ne lache rien, j'ai l'impression que la moto prends 30° d'assiette, c'est le wheeling de ma vie, mais ça repose finalement sur propre, enfilade à fond, ça y est je retrouve mes marques, je me détends, et le reste de la spéciale se passe bien.
Toujours cette cellule placée juste avant le virage, mais cette fois-ci je ne me fais pas surprendre.

Je donne mon ticket, et je poursuis sans demander mon temps. Je suis tellement blasé par ce passage de pont complètement foireux que je ne veux même pas savoir...

La prochaine spéciale n'est qu'à 17 km. Je trace sans perdre une minute ni mon chemin, et finalement j'arrive sur place avec 3 mn d'avance. Cool :)

Ca laisse de temps de boire, de souffler un peu, d'apprécier les couleurs de fin journée, bref de lacher un peu la pression. Il ne reste qu'une spéciale, je l'aime bien, après on rentre direct. Le plus dur est fait, ne reste que le plaisir.

Le casque, la guitoune, le biiiiiiiip, et c'est reparti pour un dernier tour de manège.
Honnêtement sur celle-là je ne rappelle plus de rien, si ce n'est que c'était fluide, que je ne me suis pas fait surprendre, pas de frayeur. Des beaux enchainement, du monde partout, du gros gaz, du bonheur !

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Arrivé là-haut, les gars m'annoncent mon temps (2'47) et me lancent "Top 10 garçon, Top 10, super, félicitations !"

Sur le coup j'ai un peu de mal à comprendre comment ils arrivent à savoir à chaud que je suis dans le top 10 mébon, ça fait plutôt chaud au coeur après ces 370 bornes, alors je leur dis merci, et c'est le coeur léger que je parcours les 10 derniers km jusqu'à Marcillat, où j'arrive sans encombres.

P*tain, quelle aventure quand même !

Un goût de trop peu bien évidemment, mais pour la journée de samedi, vraiment du Rallye comme je me l'imaginais quand j'étais tout petit. Du routier long, du virolo à n'en plus pouvoir sur 400 bornes, des spéciales longues (4,2 km), qui montent et qui descendent.... que du bonheur !

Bien sûr je suis déçu de ne pas avoir pu rouler la veille et aller au bout du délire. Mais franchement, à l'instant où je passe la cellule d'arrivée, je suis tout jouasse de m'être payé une p*tain de bonne tranche de moto !

Et ça, si vous le permettez, ça mérite bien une bonne bière fraîche...

(Conclusion et discussions de terrasse à suivre. En attendant, le reste de mes photos est disponible ici)
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Re: [CR][LONG][26-27 Juin 09] Ultimate Rally

Message par sml » 17 juil. 2009 11:17

=== CONCLUSION ===

Je me demande si ce n'est pas le plus gros pavé de CR qu'il m'ai été donné de rédiger...
C'est que ça a quand même été pas mal intense, comme WE.

Et qu'est-ce qu'on en retiendra, au final ?

Un peu de colère et de déception, bien sûr.
Un peu contre l'organisation et le règlement, trop 'permissif' pour ceux qui voulaient "bypasser" le RB. L'UR voulait recréer en esprit, une approche du Rallye, que je trouve noble, et même bandante, mais pour ça il faut se donner les moyens de la faire respecter.

Beaucoup contre moi-même aussi. Parce qu'après tout, si je n'ai pas pointé à l'heure à Marcillat vendredi matin, c'est principalement parce que j'ai confondu l'UR avec une manche du CFRR, où on le temps de vivre entre deux spéciales. Où les liaisons sont bon enfant, on s'arrête pour attendre les potes, pour prendre des photos... Là y'avait marque "Ultimate" en gros, et faut croire que j'avais pas bien lu. "Ultimate" dans la durée, mais "Ultimate" dans le rythme aussi !
OK, j'en prends bonne note, et je ne me ferai pas avoir une seconde fois !

Au final, j'ai eu droit à un gros "Dourdou", format XXL. Une grosse nuit, une longue et dure journée. Je ne me suis pas fait mal, je me suis amusé, je n'ai pas été ridicule en spéciale, de quoi je me plains ?

De rien, finalement... :) J'ai adoré, et une chose est sûre, s'il y a un UR 2010, j'en serai !!
Merci et Bravo à Patrick Bournisien pour nous avoir offert un si chouette Rallye !

Une dernier mot pour finir pour remercier Filipe, François, Corinne et Jean pour l'assistance et le le suupport moral tout au long du WE. Merci à Eric & Marco de m'avoir supporté aussi, je sais que je suis des fois un peu relou, ou que je prends les choses trop à coeur. Mais je me soigne :)

Et une grosse pensée pour Jean-Michel Poncet aka Ponpon, un mec en or, dans le coma suite à une rencontre infortunée avecc un chevreuil. Aux dernières nouvelles ça va mieux. Vivement de te revoir sur pattes lors d'un prochain Rallye !

Et merci à tous ceux qui seront parvenu au bout de ce pavé indigeste !
;)
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Re: [CR][LONG][26-27 Juin 09] Ultimate Rally

Message par sml » 17 juil. 2009 11:24

Fromhell a écrit :Vraiment excellent ton CR !!! :hello1: :hello1:
Merci.

Pour les comm' je propose d'utiliser plutôt ce post-là, pour laisser ce post-ci clean....
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