[Rallye][10OCT15] Rallye Grand Sud

Rien que la piste
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sml
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Re: [Rallye][10OCT15] Rallye Grand Sud

Message par sml » 12 oct. 2015 12:59

[CR] UNE IMMENSE FRUSTRATION


je crois que c'est encore ce qui me suit et me colle à la peau au lendemain de ce WE qui s'annonçait pourtant magique.


=== "T'AS UN TRUC DE PREVU LE MOIS PROCHAIN ?" ===


C'était parti d'un simple coup de fil, il y a un mois à peine, pour féliciter Benoit tout fraichement auréolé de sa victoire au Rallye des Volcans.

"Dis, Séb, on cherche à monter un team pour le Rallye Grand Sud, ça te dirait ?
- Le Rallye quoi ça ?
- Le Rallye Grand Sud. Un rallye sans recos, routier remis le matin même, tout à vue et sans préparation."

Après consultation de Mme, banco pour le truc !
Sauf que c'est par team de 4, et qu'on était que 2 :)
Alors on a proposé aux copains.

A Patrick Curtat, qui a le moral dans les chaussettes en ce moment, et qui est le meilleur rouleur "à vue" que je connaisse.
A Superslip, mon compagnon Rallyeman de toujours. A Cani41, mon porteur d'eau du DDMT, à Max Mettra, le rallyman le plus gentil de la planète.
Tous ne sont pas dispos (Max, Benjamin), alors on rameute.

Vous avez dit "VTSC DDMT" ?
En voilà un bon filon ! Poustache, au rapport ! Poncet x2, apprenez à lire un calendrier, et en route pour l'aventure.

Faute de Max Mettra, c'est l'autre Max qui fuse (Delorme) qui vient prêter main forte, avec son copain Jérôme.

Cani41 ramène son copain d'enfance Jumbo.

Alors moi je ramène mon copain Eric, le top-case le plus rapide de l'ouest (de Paris), (qui avait fait le TT 2013 avec nous) qui n'avait pu terminer l'Ultimate en 2009....

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Bref, nous partîmes à 2, et par un prompt renfort des potes (je n'oublie pas Filipe, fidèle découpeur de Road-Book, et Virginie, venue accompagner son homme), nous nous vîmes 12 à table au moment de commander les pizzas :)

Avec une groooooosse pensée pour Patrick Curtat, percuté par une voiture début en octobre, et qui se remet doucement de ses multiples fractures, et donc finalement forfait.

Bref, tous les copains étaient là, la météo était de la partie, tout était réuni pour faire de ce WE un top-WE.

D'autant que l'ambiance était vraiment bon enfant. Un rallye à la b*te et au couteau, une orga complètement débordée mais super sympa, une volonté affichée de ne pas se prendre la tête ni se prendre au sérieux, on a attaqué la journée du samedi comme une belle balade qui s'annonce.

=== LES POTES, LE SOLEIL, LES VIRAGES.... WHAT ELSE ? ===

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Les gorges de la Nesque en ouverture, à la fraiche, pour roder les pneus. Routier sans pression, on s'attend, on enroule entre potes, c'est juste le pied.

Arrivés au pied de la 1ère ES c'est un peu le bazar, personne ne semble vraiment prêt, les départ annoncés toutes les 30s auront finalement lieu toutes les minutes.. pas mal d'attente à prévoir mais il faut beau, la buvette propose café/croissant, il fait beau, que demande le peuple ?

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1h plus tard, la file s'est bien vidée, les choses sérieuses vont commencer. Une ES "à l'aveugle" donc, puisque non reconnue. Les pneus ont largement eu le temps de refroidir, mais la route est propre, il fait beau, c'est comme en balade quoi. Le départ approche, on essaie de garder le palpitant sous les 70 mais ce n'est pas évident.

"20 secondes".... "10 seconde"..la visière se baisse..."5" On enclenche la 1ère "4..3...2...1... GO !"

Et c'est parti pour 4 km à toc avec personne en face.

Premiers virages avec prudence, les pneus sont froids. On envoie le buste, on déhanche autant qu'on peut.
Le 4ème virage est un gauche serré. On tente le genou. Ca passe confort.
OK, on va dire que c'est beau pour les pneus....

GAAAAAAAZZ !

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Genou et repose-pied par terre partout, on s'efforce de bien exploiter toute la route, en entrée comme en sortie. On surveille les plaques d'humidité résiduelles. On essaie de "deviner" la route, ou du moins de se préparer à ce que ça referme. Ou que ça rouvre plus que prévu, et à mettre du gaz, ou du frein sur l'angle, en conséquence..
La route est superbe, les repose-pied crient au secours, les bottes de cross en prennent plein la gueule et se demandent ce qu'elles foutent là, les virages s'enchainent bien sans ratés ni frayeur, quel pied !

Un droite aveugle qui semble serré, on coupe, une petit pont puis un gauche à suivre. Sortie masqué par un arbre. J'angle pour bien serrer. En fait non, il est généreux et s'ouvre en sortie.
Ga........ et MERDE !!!!

Pas le temps de comprendre. L'arrière qui se barre et la moto qui tape dans la murette sur le bord. Moi pas de bobo, je me rue sur la moto, et là je vois.... jante AR piiée, pneu à plat !
PUTAAAAAAAIN FAIS CHIIIIIIIEEEEEEEEEER !!! :evil: :evil:

Je relève encore la tête et là je vois... la ligne d'arrivée qui me tend les bras à 60m de là !!! :roll:

Chuis dégouté, j'en pleurerais sur place !!
La journée s'annonçait fantastique, la montée avait été sensationnelle, le chrono s'annonçait prometteur... ET JE ME BOURRE DANS LE DERNIER VIRAGE DE LA PREMIERE ES !!!

Putain ce qu'il faut être nul !

D'autant que, pour la 1ère fois en 10 ans, la moto ne repartira pas.
J'en ai connu des chutes avec celle-là. En course la plupart du temps, ou sur piste. Parfois en balade.
On s'est TOUJOURS relevés. On est TOUJOURS repartis.
Un peu amochés parfois, elle ou moi, mais toujours prêts à reprendre la route, à aller jusqu'au bout.

Et nous voilà là, comme deux pov' cons sous un arbre, à 100m de l'arrivée, à à 11:30 du mat alors qu'il reste encore 230 km de course à parcourir, et autant de bornes à partager avec les copains.

PUTAIN j'AI LES BOUUUUUULES !!!

Les potes étaient là, le soleil était là, l'ambiance était là.. et moi je ne suis même pas fichu de finir un spéciale !!
P*tain quel blaireau !
Pis j'en connais une qui va être ravie d'apprendre la nouvelle tiens !

Enfin, quand je pourrai lui dire. Pas de réseau là où je suis.
Impossible de prévenir qui que ce soit. Impossible d'organiser quoi que ce soit (un changement de jante chez KTM Carpentras pour repartir l'après-midi ?).
Me reste plus qu'à poser mon cul comme le con que je suis à regarder passer les autres (suis #42 et il y en a 81 à passer) en attendant qu'on puisse me ramener au paddock.

Pendant que je glande les muscles refroidissent et je me sens quand même un peu raide de partout, avec une douleur au plexus.
J'ai du taper dans le dérouleur de RB en tombant.

Allez, de toute façon la journée est foutue, c'est mort pour réparer avant la boucle de l'après-midi, je décide de demander l'avis du médecin.

Ce sera donc médecin, pompiers, Urgences de Vaison de la Romaine pour faire des radios, attente, ambulance, urgences d'Orange pour faire un scanner, attente.... pour finalement m'entendre dire à 21h
"Ah mais vous n'avez rien du tout monsieur. Un petit hématome tout au plus"

P*tain 9h de perdues pour rien (si ce n'est avoir l'esprit tranquille, ce qui n'est quand même pas tout à fait rien).
Mary m'a rejoint entre temps. On finit par retrouver toute la troupe vers 21:30

De larges sourires pour tout le monde, des beaux résultats, une super journée, tout le monde s'est bien éclaté même si je leur ai quand même quelque peu gâché le plaisir :roll:
Suis vraiment désolé les gars.

Mais croyez-bien que que je le suis encore plus que vous.
Dégouté, confus, frustré...

Confus pour Patrice, qui a "forcé le destin" pour que l'on puisse enfin faire un Rallye ensemble.
Confus pour Eric, que j'ai embarqué dans l'aventure, et à qui j'ai dit "laisse tomber ton dérouleur, le routier se fait par 2, on roulera ensemble"
Confus vis-à-vis de Mary aussi, qui m'a fait confiance, m'a laissé partir m'arsouiller seul pendant qu'elle gardait Ismène, et qui au final me retrouve sur un lit d’hôpital parce que j'ai déconné.
Je sens que mes prochaines balades sans elle ne vont pas être de tout repos pour elle...

Dégouté de ne pas avoir pu profiter de cette super journée avec mes potes.

Frustré de finir la saison sur une tel "coïtus interruptus".
Tout le monde est reparti "en ayant eu sa dose", et moi je suis là, frustréééé par ma connerie, avec une seule envie : remonter sur ma moto et finir ce routier !

Je crois d'ailleurs que c'est ce que j'irai faire, une fois la moto prête à reprendre la route.
Me faire ces 300 bornes, seul, à mon rythme, et pouvoir dire "Moi aussi, je l'ai fini, ce p*tain de rallye".
Laver l'affront.

Comme on avait fini la balade avec Richie et Dlabaaalle, en 2005, quand la TLR avait fini dans l'arbre.
(La seule fois en 15 ans de balades moto (jusqu'à samedi) où je n'avais pas pu finir la journée sur ma selle.)

Je remonterai sur la selle, et je le finirai ce routier. Ca sera ma thérapie, parce que là, même 48h après, la frustration est encore trop forte.

=== "ARRETE DE METTRE AUTANT D'ANGLE" ===

Bon, et à part ça, qu'est-ce qu'il y a retenir comme leçon de tout ça, si je ne veux pas que ça recommence ?

Jusqu'à présent, la plupart de mes chutes étaient dues à de la "malchance", ou plus exactement à une mauvaise anticipation des pièges de la route.

Provence 2008, Pyrénées 2010, Jura 2010, Auvergne 2011, à chaque fois des gravillons que je n'ai pas vu venir.

Là, clairement, j'ai remis les gaz trop tôt sur l'angle. Ou plutôt, j'ai remis trop de gaz par rapport à l'angle que j'avais pris.
J'en avais bien conscience tout au long de la montée. Frotter les rp dans la quasi-totalité des virages, ça flatte l'égo mais ce n'est pas bon signe..

Je sens qu'au printemps, un bon stage piste ne sera pas de trop pour travailler encore et encore sur la position, pour gagner de la marge.

Ou alors changer carrément de position. Déhancher c'est bien, mais on gagne en angle ce que l'on perd en ressenti de la moto. Peut-être que si j'étais resté droit, la moto aurait pris plus d'angle, mais j'aurais mieux senti ce qui se passait, et j'aurais pu corriger à temps.

Je ne sais pas.

On va se donner l'hiver pour réfléchir à tout ça.
Par ce que même si ça n'aura duré au final que 70 km, après 2 ans d'abstinence c'était quand même super chouette de se retrouver au départ du Rallye avec tous les potes.
Et même si les "préparatifs" de lundi avec Cani et Eric ou jeudi avec Benoit et Cani encore resteront de super moments, le goût de trop peu ne passe pas.

RdV en 2016 pour laver l'affront.

Promis je laisserai la chasse au chrono de coté. L'objectif sera clair : finir, et profiter de mes potes que j'ai fait venir, et avec qui je suis loin d'avoir partagé autant que j'aurais voulu. :(

A bientôt les gars. Et encore désolé d'avoir merdé de la sorte. :?

PS: Toutes les photos sont
Dernière modification par sml le 19 oct. 2015 09:59, modifié 2 fois.
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Re: [Rallye][10OCT15] Rallye Grand Sud

Message par cani41 » 12 oct. 2015 14:20

Bon, ben à mon alors pour le CR.
Rallye Grand Sud, 10 octobre 2015



Tout à commencé par un mail de Sébastien SML, fin août, « petit rallye sans reconnaissances autour du Mont Ventoux, pas de roulage de nuit, copains , allez, chiche !».

Bon sang, la date du 10 octobre me rappelle quelque chose. Vérification faite, ça donne du 22 ans jour pour jour depuis mon dernier rallye, en 1993, finale du championnat de France, à Romans.

Je me tâte, je me tâte, j'en parle à Rachel, qui me dit « mais fonce si tu en as envie, c'est une belle occasion » (merci chérie !).

J'avais suivi SML sur le Moto Tour 2012 en assistance rapide, et c'était tout de même très frustrant de contourner toutes ces spéciales alors, ça me démangeait pas mal.

Je m’inscris donc, après avoir contacté mes potes de moto, Jumbo, Eric, Féfé, et seul Jumbo et sa Triumph 800 Tiger, après un premier rallye des garrigues en 2014 finira par s'inscrire.



Tout ça me laissait un bon mois pour préparer un peu ma fidèle KTM 950 SM, 2006, 67000 kms. Bon, j'y fais quoi ? Ben, t'y mets des plaques numéro, un road book manuel, un compteur de vélo étalonné comme tripmaster, deux pneus, et zou. Ready to race les KTM qu'y disent.

J'y colle donc un train de Michelin PR3, pneu très routier,« tu verras c'est super » me dit un gars chez Dafy Moto à Nîmes...



Un challenge par équipe étant prévu sur le rallye, SML commence à rameuter ses connaissances, nombreuses et variées.

Cet homme est un fédérateur né, et c'est une équipe de 10 pilotes qu'il réunit pour le jour J, la troupe presque complète du DDMT 2012.

L'équipe est hétéroclite, entre Benoit, récent vainqueur du rallye des volcans, avec sa KTM 690 SMCR bien préparée, Maxime Delorme, régulièrement dans les 5 au championnat de France, KTM 990 SM stock de chez stock, Jean-Marc du Tarn, 61 ans, DDMT 2012, avec sa nouvelle BM R1200R, Jérôme, poteau de Max en 600 CBR, dreadlocks jusqu'aux genoux, Eric, 990 SMT, un parisien qui roule vite en virages ( ?), Marie et Cyril , le couple de rallymen-women, 2 DDMT, de nombreux rallyes, et leur organisation au top, Ducati 821 SM pour elle, KTM 990 superduke pour lui.

SML ressort sa KTM 950 SM de 2006 de sous la poussière, et celle-ci comprendra vite qu'elle doit retourner au charbon malgré ses 120000 kms bien sonnés.



Je me retrouve donc à charger ma moto d'un gros sac le vendredi matin, direction Carpentras et son hippodrome. Je choisis soigneusement un emplacement central, je suis dans les premiers arrivés, et tout ce petit monde débarque peu à peu. Filipe est descendu de Paris en Kawa 650 pour nous donner un coup de main en assistance (il l'avait déjà fait sur le DDMT 2012), Eric en 990 SMT avec sa magnifique combi orange qui nous piquera les yeux tout le WE, Benoit et Virginie, sa compagne.

Nous nous décidons pour un « petit roulage » après les vérifications techniques et administratives, et c'est à 5 qu'on partira vers le col de Murs, tout proche. Premières glisses du WE pour moi, derrière un Benoit tout en travers, qui finit par s'arrêter en disant qu'il a crevé tellement il glisse. Ben non, c'est juste que le Vaucluse -et Murs en particulier- présente ce mois d'octobre des routes très glissantes, sales, poussiéreuses parfois, en tout cas assez piégeuses. On continue notre boucle par les gorges de la Nesque, toujours magnifiques, avec enfin un peu de grip, et retour au paddock.



Celui-ci s'est peuplé des habituels barnums, tentes, fourgons, et le reste de la troupe est arrivé. C'est un joyeux bazar, avec des motos de toutes sortes, et toujours la joyeuse animation d'un paddock de rallye. Mon pôte Féfé, animateur des CFRR 1998-2004 me disait encore « c'est plus ce que c'était, c'était mieux aaavant, regarde ces superbes camions, ça s’embourgeoise ». Ouais, faut quand même le dire vite, 200 personnes sur l'herbe, des tentes, 2 wc lavabos à 200 m, pas de douches, pas d'électricité, pas de lumière, tout le monde qui bricole par terre, on n'a pas vraiment la même notion de l'embourgeoisement...

Nous, entre les Poncet et les Heintz, on est super royaux, avec deux tables et presque des chaises pour tout le monde, deux groupes électrogènes.

Les motos sont toutes passées aux contrôles, elle sont alignées devant les tentes, c'est bien cool comme vision. Eric aura tout de même un petit problème au contrôle technique, qui trouve qu'un Shoeï RF 700 de 1999 ben c'est plus homologué en course. Il courra avec le casque de Virginie, deux tailles en dessous.

C'est devant d'énormes pizzas qu'on découpera nos road books, juste distribués en fin de briefing.

Tiens, les spéciales se trouvent derrière le Ventoux, dans la vallée du Toulourenc. Eric, mon pote viticulteur local débarque avec un magnum de blanc (merci !)et nous analyse tout de suite les spéciales, qu'il connaît bien : « mais si, souviens-toi, on y est passé en balade en 2012, dans l'autre sens ». Ah. Peut-être. J'ai beau me creuser la tête, je ne me souviens de rien. On verra bien, tout le monde part dans l'inconnu.

Petite soirée pizzas, où, sans dénoncer quiconque, je remarquerai que les jeunes loups de l'équipe tournent au coca, alors que Jumbo, Jean Marc et autres vieux briscards se préparent à la course de leur manière habituelle : clopes, pinard, bières, vieilles histoires.



Après une super nuit sous la tente, car il fait beau, doux, sans mistral, on se retrouve tous peinards au petit déj. Et oui, t'es pas au DDMT, sous la flotte à 4h du mat', t'es au rallye Grand Sud, au soleil, et une bonne journée de moto t'attend !



Nos binômes se constituent. Je roulerai avec Jumbo « j'y comprends rien à tes conneries de road-book, roule, je te suis ».

Après une heure de magnifique routier, Nesque, Sault, Montbrun, on se retrouve au départ de la première spéciale, à Brantes, col de l'air.

Toutes les motos sont arrêtées dans l'attente des dernières autorisations de la préfecture.

Tout le monde partira donc pneus froids dans l'inconnu. « Tu crois qu'il ferme le premier virage qu'on aperçoit ? Je vais mettre la trois. » »Moi j'y vais en deux » « moi chais pas, je verrai ».

J'ai le 46 (pardon d'avance Valentino !). Je vois donc partir Benoit, Jean Marc, puis SML.

Eric, binôme de SML décolle, c'est au tour de Max, 44.

« Chute au dernier virage » crache la radio. « c'est le 42 » MEEEEERRRRDDDDE !!!!!

C'est Séb.

On tend l'oreille et on entend le salvateur : « le pilote est OK, debout ». « Moto dégagée », « relancez les départs ».

Gloups.

5, 4, 3, 2, 1 GO ! C'est mon tour. J'ai le cœur à 160, je mets la trois avant le premier droit, et je ressors comme une bouse. « Calme toi, tu peux rouler à gauche ». Ben non, j'essaye, mais tous mes vieux réflexes et souvenirs (Sylvestre, si tu me lis...) me rabattent toujours trop à droite, même si ça s'améliore un peu sur la fin des 3,7 kms de spéciale.



Je glisse à toutes les accélérations, je ne trouve pas le grip, et ma méthode de conduite habituelle est super chamboulée. Je garde mon filet de gaz, mais dès que j'ouvre en sortie, je glisse. Pneus ? Goudron, poussière ? Je ne sais pas, mais j'avance pas ...

« punaise, t'aurais pu passer beaucoup plus fort ». Puis, je passe au dernier virage, entre-aperçoit la KTM de SML -re-gloups- et il attend après l'arrivée.

« Ca va comment ? »

« J'ai un peu mal aux côtes , mais j'y surtout les boules ! » répond-il. « File » !



27 bornes de routier jusqu'à la deuxième spéciale. Je récapitule un peu. Je glisse partout. Séb est tombé en glissant de l'arrière avec ses pneus pourtant bien plus sportifs que les miens, même moto...

C'est dans cet état d'esprit que j'arrive au départ. Je loupe une vitesse, super, ça commence bien, j'essaie de rouler propre, et me retrouve à saccader comme un cochon. Je ne garde pas de vitesse dans les virages serrés, je glisse, je glisse, et en sortant d'une épingle gauche en dévers en montée, je mets la louche de gaz de trop, travers monumental, je me rattrape d'un quasi high-side, et c'est avec de désagréables picotements dans les mains et des sueurs froides que je poursuis la spéciale. Je termine comme j'ai commencé, mal.

Tiens, mon trip master de vélo ne tripe plus. Je me colle donc à mes Saint Bernards, Marie et Cyril, qui sont une minute derrière. Jumbo et eux deux non plus ne sont pas satisfaits de leur prestation.

Le magnifique routier, Dentelles de Montmirail, Barroux, Paty, Col de la madeleine nous réconcilie avec le goudron.

De retour à l'hippodrome, et après 25 minutes d'attente, la cellule chrono de la spéciale dite « base chrono » tombe en rade juste avant notre passage.

« Annulée » disent les organisateurs, « reprenez le départ, horaires affichés au PC course ».

Houla, mais c'est qu'il devait y avoir 45 mn d'assistance. Il est 13h20, j'ai faim, j'ai plus d'essence !

« on est déjà en retard » nous dit Marie, de retour du PC course .

Tant pis, mais il faut manger deux bouts de pizza et faire les pleins.

Nous rattaquons donc le routier de l'après-midi sans trop savoir pour les pénalités. Je roule en trinôme maintenant qu'Eric a perdu SML. Et mon trip retombe en panne. J'avais pourtant refixé l'aimant avec du scotch sur le disque de freins... Curieux non ?

Je force un peu pour rejoindre Max, une minute devant.

Le routier est plus défoncé, Méthamis au lieu de la Nesque. Max ouvre sur la 990 SM avec autorité, Eric collé à ses basques. Tiens, un Parisien qui sait rouler dans les bosses et les virages ? D'où tient-il ça ?

On arrive bien en avance au départ de la spéciale 1-2. C'est mon tour, 5,4,3,2,1,GO !

Je me détends, me trouve toujours lent, mais je suis propre au moins, car j'ai décidé d'arrêter de glisser. J'arrive en haut avec une impression d'inachevé, mais au moins je ne me fais plus peur. J'ai presque réussi à utiliser la largeur de la route, vers la fin en tout cas. Mais j'ai quand même bien coupé au virage de SML, et au passage de la cellule.

Pas grave tout ça.

Je repars sur le routier, en attendant Jumbo et Jérome. Jérome a les bras et les épaules détruits pas le routier cassant et les bracelets de la CBR 600. Mais il roule bien et dit s'être fait vraiment plaisir à l'ES 1-2. Tant mieux. Ses dreadlocks font une énorme boule dans son sac à dos, à la surprise des commissaires qui nous tâtent la dorsale avant le départ.

Je force un peu sur le routier car je dois retirer les deux minutes d'attente de mes suivants qui n'ont pas de road book.

Départ ES 2-2. Je pars pas trop mal, je ne me fais plus peur maintenant que j'ai abdiqué sur les sorties de courbe, mais je n'arrive toujours pas à conserver ma vitesse au milieu du virage.

Pas grave, c'est l'arrivée, je ne suis pas tombé, et c'est tout guilleret que je retrouve Max à Malaucène pour la suite du routier. Une formalité, plus de danger quoi...



Max, qui a acheté la 990 SM d'occaze dans la semaine, commence à la prendre en mains.

Il attaque le col de la Madeleine comme un affamé. Je me glisse dans sa roue pour le meilleur moment du rallye pour moi. Voir Max rentrer comme un sourd dans les droits me fait rire dans mon casque. On s'envoie le col dans une bourre très propre, il me prend toujours dans les droits, mais je le remonte dans les gauches et le recolle à la faveur d'un dépassement alors qu'il allait s'envoler. On rentre roue dans roue dans Bédoin avec un éclat de rire. « c'est le meilleur spot du rallye » « je roule mieux qu'en spéciale ». Ben oui, moi aussi en fait... Mais c'était route ouverte là...

Les autres nous rejoignent et on finit le routier en « enroulage bien dynamique ». Tiens, Marie et Cyril ont « pris des pions » sur le dernier CH . C'est pas leur habitude, jamais perdus. Oui, mais « on a refait le routier du matin », avec 10 mn de moins, ça passait pas.



Séb SML est en radiologie à Vaison, mais finit à Orange pour de plus amples examens. Il aurait une côte luxée au niveau du sternum. Il a percuté le lecteur de road book. Eric, mon pote viticulteur propose son Jumpy pour rapatrier Mamie SM et Marylène, l'épouse de Séb, est arrivée. Elle n'est pas en colère, juste déçue, c'est une motarde, elle comprend.



On s'habille en civil pour l'apéro, pas de douche. Tiens, une bière à la place ? Eric et Sophie nous ont rejoint.

On boira du bon ce soir ! Sophie est viticultrice à Châteauneuf du Pape et nous a ramené un flacon. Eric a deux Restanques, l'aïoli n'a qu'à bien se tenir.



C'est bientôt l'affichage des résultats, mais je suis déjà ailleurs, dans l'après. Nous n'avons aucune idée des temps.

Eric arrive et me brandit un téléphone avec une photo des résultats. J'ai pas mes lunettes.

« Tu es 13 au scratch » Ah bon, ben finalement, c'est pas si mal.

Maxime est 4 !

Benoit est 6 !

On était inscrit en catégorie challenge à quatre avec Séb Fassouli de Bagard qui finit 5.

4,5,6,13 je suis le maillon faible...

Le rallye est remporté par L. Filleton, qui gagne les 4 spéciales avec un boulevard.

Max fait 4 au scratch, spéciales : 7 ;7 ;4 ;3 et 3 en twin. Un tour de plus ? Il prenait sa moto en mains...

Benoit fait 6 au scratch, spéciales : 3, 8 ;7 ;9 et deuxième mono !

Je fais 13 au scratch, spéciales : 14 ; 16 ; 8 ; 15 et 6 ème en twin. Je suis content de mon 8 ème temps à la 2-2. Comme quoi, la propreté, c'est mieux que la glisse.

Jean-Marc est 20, Eric est 27, Cyril 35, Marie 38 (pénalités CH), Jérome 39, Jumbo 56.



Il y a 22 ans, je faisais 11 au scratch avec une sixième place en spéciale comme meilleur résultat. J'en déduis donc que dans 22 ans, je serai 15 avec un 10 ème temps. C'est pas beau de vieillir...



Je suis le premier des plus de 50 ans, mais y'a pas de classement vétéran.

Notre équipe challenge 4,5,6,13 semblait gagnante mais il n'ont pas fait la remise du prix. Le deuxième organisateur, Michel, qui devait s'en occuper, étant encore en panne sur la route avec le fourgon transportant la moto de Séb... Elle se venge la Mamie SM !



Le grand gagnant, Laurent Filleton, repart avec... un pot de confiture. Classe !



On a donc poursuivi la soirée avec de grands Côte du Rhône dans des gobelets en plastoc, sur des bancs, et avec la bonne humeur habituelle des soirées de fin de rallye.

Tout ça n'a pas beaucoup changé depuis 1993...



Dimanche matin, Max et Benoît n'ont pas la tête et le foie des grands jours.

« Tu pourrais pas aller te coucher le soir comme les autres vieux? » me dit Benoît, toujours diplomate.

Ben non, moi, tant qu'il y a quelqu'un et de la lumière...



Michel, organisateur, ramasse les assiettes, nettoie les tables puis les WC.

Il ne rentrera pas dans ses frais, faute de participants.



Il reste des mecs pour organiser des épreuves où 81 fondus de moto se retrouvent pour rouler 300 bornes en virages et dormir sous la tente après une bonne bringue entre copains. C'est beau.



Merci au temps, magnifique tout le WE. Le Vaucluse nous a sorti la lumière de carte postale, à couper le souffle.

Merci à Séb de nous avoir de nouveau réunis, et prompt rétablissement.

Merci à Jumbo d'avoir rejoué le jeu avec une moto pas adaptée.

Merci aux organisateurs de persévérer dans une époque pas simple pour les sports mécaniques sur route.

Merci à ma famille, enfin, « Ca s'est bien passé ? »« Ben, hormis Séb, que du bonheur »



Pas merci à Dunlop pour le Sportmax de SML.

Pas merci à Michelin pour mes Pilot Road 3, pas du tout adaptés à l'exercice, et déjà flingués (à l'AR) en 1500 bornes.

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Re: [Rallye][10OCT15] Rallye Grand Sud

Message par lolowankers » 12 oct. 2015 16:17

bon s'est vrais que s'est franchement dommage pour toi :wink:
surtout que t'aurai pu en prime faire un tour d'hélicoptère :mrgreen:

donc tu vois que en faite que... t'as plutôt eu de la chance :wink:


et les autres ??

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Re: [Rallye][10OCT15] Rallye Grand Sud

Message par sml » 12 oct. 2015 16:33

CR de cani dispo ici...
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Re: [Rallye][10OCT15] Rallye Grand Sud

Message par sml » 12 oct. 2015 16:44

Et mes photos en cours d'upload ici.
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cobraKiller
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Re: [Rallye][10OCT15] Rallye Grand Sud

Message par cobraKiller » 12 oct. 2015 16:58

Lavez l affront? :roll: Tu t es bourré tu t es bourré. Bien beau que tu te sois rien pété papa.
Sans reco préalable c est quand même assez hasardeux de tenter un chrono, enfin moi je trouve ça assez étrange comme concept.
Voire dangereux.
Bien ecrit ce texte en tout cas, je me suis regalé de te lire.

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Re: [Rallye][10OCT15] Rallye Grand Sud

Message par Ponpon » 12 oct. 2015 16:58

lolowankers a écrit :et les autres ??
Bah pour Marinette et moi, contrairement à Seb, on s'est fait super plaisir même si on se traîne toujours autant en spéciale ! Faut pas faire d'enfant, j'vous le dis !

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Re: [Rallye][10OCT15] Rallye Grand Sud

Message par Ponpon » 12 oct. 2015 17:04

cobraKiller a écrit :Sans reco préalable c est quand même assez hasardeux de tenter un chrono, enfin moi je trouve ça assez étrange comme concept.
Voire dangereux.
C'est marrant parce-que c'est l'argument que sortent tous les pro-reco des rallyes alors que c'est l'inverse qui s'est produit. A part la chute de Seb, il n'y en a pas eu d'autres ou alors des légères car on n'a pas eu d'arrêt de course.
Le fait de partir sans reco force à rouler un cran en dessous, de mettre une marge de sécurité afin d'anticiper le virage qui se referme ou la compression que l'on n'aurait pas vue. Alors oui c'est peut être moins beau à voir pour les spectateurs mais si ça peut permettre de sauver les rallyes je suis pour... et quand on voit les vidéos de Filleton, Fassouli et compagnie à ce rallye, le spectacle est bien là même sans recos.

Le recos que tout le mondre prône sont plus dangereuse qu'autre chose. Quand elles sont autorisées en moto comme au Dourdou ce sont des convoits de 20 motos qui roulent à bloc comme en spéciale. Quand elles sont interdites en deux roues ce sont des camionnettes qui monte à fond pleine gauche et qu'on manque de se taper.

Bref, le danger n'est pas forcément là où on le pense...

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Re: [Rallye][10OCT15] Rallye Grand Sud

Message par sml » 12 oct. 2015 17:05

cobraKiller a écrit :Sans reco préalable c est quand même assez hasardeux de tenter un chrono, enfin moi je trouve ça assez étrange comme concept.
Voire dangereux.
Bien ecrit ce texte en tout cas, je me suis regalé de te lire.
Merci ;)

Ben recos ou pas ça ne change rien.
Enfin si, avec Recos ça se rapproche de la course de cote, ça récompense celui qui a le mieux préparé sa montée.
Sans recos ça se rapproche plus de "la vraie vie", celle où tu mets du gaz avec tes potes, en découvrant la route au fur et à mesure. Perso je préfère largement.

Les recos ont une part trop importante à mon goût dans le classement du top 20.
Ou disons que c'est une qualité que je n'ai pas (reconnaître finement), alors sans c'est mieux pour moi. :mrgreen:
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Re: [Rallye][10OCT15] Rallye Grand Sud

Message par Ponpon » 12 oct. 2015 17:13

On s'aperçoit qu'avec ou sans reco, les bons restent devant et les poireaux derrière :)

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Re: [Rallye][10OCT15] Rallye Grand Sud

Message par cani41 » 12 oct. 2015 17:27

Moi, je n'ai pas le temps et l'envie de faire des recos.
Si c'est pour faire tous le même chose sur la même traj, autant aller sur circuit.
Il n'y avait rien de dangereux dans les spéciales.
SML l'explique très bien, il voyait la sortie du virage quand il a ouvert (comme un goret).
On en parlait avec Benoît samedi soir, qui veut organiser un Canonball de 3500 bornes sans recos... et qui fait quasiment les mêmes chronos d'un passage à l'autre.

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Re: [Rallye][10OCT15] Rallye Grand Sud

Message par b1200 » 12 oct. 2015 17:29

La reco de cani41 est disponible sur la page d'avant, il est nouveau et il fallait que je valide son message :wink:

D'ailleurs on attend ta présentation ici


cani41 a écrit :Bon, ben à mon alors pour le CR.
Rallye Grand Sud, 10 octobre 2015



Tout à commencé par un mail de Sébastien SML, fin août, « petit rallye sans reconnaissances autour du Mont Ventoux, pas de roulage de nuit, copains , allez, chiche !».

Bon sang, la date du 10 octobre me rappelle quelque chose. Vérification faite, ça donne du 22 ans jour pour jour depuis mon dernier rallye, en 1993, finale du championnat de France, à Romans.

Je me tâte, je me tâte, j'en parle à Rachel, qui me dit « mais fonce si tu en as envie, c'est une belle occasion » (merci chérie !).

J'avais suivi SML sur le Moto Tour 2012 en assistance rapide, et c'était tout de même très frustrant de contourner toutes ces spéciales alors, ça me démangeait pas mal.

Je m’inscris donc, après avoir contacté mes potes de moto, Jumbo, Eric, Féfé, et seul Jumbo et sa Triumph 800 Tiger, après un premier rallye des garrigues en 2014 finira par s'inscrire.



Tout ça me laissait un bon mois pour préparer un peu ma fidèle KTM 950 SM, 2006, 67000 kms. Bon, j'y fais quoi ? Ben, t'y mets des plaques numéro, un road book manuel, un compteur de vélo étalonné comme tripmaster, deux pneus, et zou. Ready to race les KTM qu'y disent.

J'y colle donc un train de Michelin PR3, pneu très routier,« tu verras c'est super » me dit un gars chez Dafy Moto à Nîmes...



Un challenge par équipe étant prévu sur le rallye, SML commence à rameuter ses connaissances, nombreuses et variées.

Cet homme est un fédérateur né, et c'est une équipe de 10 pilotes qu'il réunit pour le jour J, la troupe presque complète du DDMT 2012.

L'équipe est hétéroclite, entre Benoit, récent vainqueur du rallye des volcans, avec sa KTM 690 SMCR bien préparée, Maxime Delorme, régulièrement dans les 5 au championnat de France, KTM 990 SM stock de chez stock, Jean-Marc du Tarn, 61 ans, DDMT 2012, avec sa nouvelle BM R1200R, Jérôme, poteau de Max en 600 CBR, dreadlocks jusqu'aux genoux, Eric, 990 SMT, un parisien qui roule vite en virages ( ?), Marie et Cyril , le couple de rallymen-women, 2 DDMT, de nombreux rallyes, et leur organisation au top, Ducati 821 SM pour elle, KTM 990 superduke pour lui.

SML ressort sa KTM 950 SM de 2006 de sous la poussière, et celle-ci comprendra vite qu'elle doit retourner au charbon malgré ses 120000 kms bien sonnés.



Je me retrouve donc à charger ma moto d'un gros sac le vendredi matin, direction Carpentras et son hippodrome. Je choisis soigneusement un emplacement central, je suis dans les premiers arrivés, et tout ce petit monde débarque peu à peu. Filipe est descendu de Paris en Kawa 650 pour nous donner un coup de main en assistance (il l'avait déjà fait sur le DDMT 2012), Eric en 990 SMT avec sa magnifique combi orange qui nous piquera les yeux tout le WE, Benoit et Virginie, sa compagne.

Nous nous décidons pour un « petit roulage » après les vérifications techniques et administratives, et c'est à 5 qu'on partira vers le col de Murs, tout proche. Premières glisses du WE pour moi, derrière un Benoit tout en travers, qui finit par s'arrêter en disant qu'il a crevé tellement il glisse. Ben non, c'est juste que le Vaucluse -et Murs en particulier- présente ce mois d'octobre des routes très glissantes, sales, poussiéreuses parfois, en tout cas assez piégeuses. On continue notre boucle par les gorges de la Nesque, toujours magnifiques, avec enfin un peu de grip, et retour au paddock.



Celui-ci s'est peuplé des habituels barnums, tentes, fourgons, et le reste de la troupe est arrivé. C'est un joyeux bazar, avec des motos de toutes sortes, et toujours la joyeuse animation d'un paddock de rallye. Mon pôte Féfé, animateur des CFRR 1998-2004 me disait encore « c'est plus ce que c'était, c'était mieux aaavant, regarde ces superbes camions, ça s’embourgeoise ». Ouais, faut quand même le dire vite, 200 personnes sur l'herbe, des tentes, 2 wc lavabos à 200 m, pas de douches, pas d'électricité, pas de lumière, tout le monde qui bricole par terre, on n'a pas vraiment la même notion de l'embourgeoisement...

Nous, entre les Poncet et les Heintz, on est super royaux, avec deux tables et presque des chaises pour tout le monde, deux groupes électrogènes.

Les motos sont toutes passées aux contrôles, elle sont alignées devant les tentes, c'est bien cool comme vision. Eric aura tout de même un petit problème au contrôle technique, qui trouve qu'un Shoeï RF 700 de 1999 ben c'est plus homologué en course. Il courra avec le casque de Virginie, deux tailles en dessous.

C'est devant d'énormes pizzas qu'on découpera nos road books, juste distribués en fin de briefing.

Tiens, les spéciales se trouvent derrière le Ventoux, dans la vallée du Toulourenc. Eric, mon pote viticulteur local débarque avec un magnum de blanc (merci !)et nous analyse tout de suite les spéciales, qu'il connaît bien : « mais si, souviens-toi, on y est passé en balade en 2012, dans l'autre sens ». Ah. Peut-être. J'ai beau me creuser la tête, je ne me souviens de rien. On verra bien, tout le monde part dans l'inconnu.

Petite soirée pizzas, où, sans dénoncer quiconque, je remarquerai que les jeunes loups de l'équipe tournent au coca, alors que Jumbo, Jean Marc et autres vieux briscards se préparent à la course de leur manière habituelle : clopes, pinard, bières, vieilles histoires.



Après une super nuit sous la tente, car il fait beau, doux, sans mistral, on se retrouve tous peinards au petit déj. Et oui, t'es pas au DDMT, sous la flotte à 4h du mat', t'es au rallye Grand Sud, au soleil, et une bonne journée de moto t'attend !



Nos binômes se constituent. Je roulerai avec Jumbo « j'y comprends rien à tes conneries de road-book, roule, je te suis ».

Après une heure de magnifique routier, Nesque, Sault, Montbrun, on se retrouve au départ de la première spéciale, à Brantes, col de l'air.

Toutes les motos sont arrêtées dans l'attente des dernières autorisations de la préfecture.

Tout le monde partira donc pneus froids dans l'inconnu. « Tu crois qu'il ferme le premier virage qu'on aperçoit ? Je vais mettre la trois. » »Moi j'y vais en deux » « moi chais pas, je verrai ».

J'ai le 46 (pardon d'avance Valentino !). Je vois donc partir Benoit, Jean Marc, puis SML.

Eric, binôme de SML décolle, c'est au tour de Max, 44.

« Chute au dernier virage » crache la radio. « c'est le 42 » MEEEEERRRRDDDDE !!!!!

C'est Séb.

On tend l'oreille et on entend le salvateur : « le pilote est OK, debout ». « Moto dégagée », « relancez les départs ».

Gloups.

5, 4, 3, 2, 1 GO ! C'est mon tour. J'ai le cœur à 160, je mets la trois avant le premier droit, et je ressors comme une bouse. « Calme toi, tu peux rouler à gauche ». Ben non, j'essaye, mais tous mes vieux réflexes et souvenirs (Sylvestre, si tu me lis...) me rabattent toujours trop à droite, même si ça s'améliore un peu sur la fin des 3,7 kms de spéciale.



Je glisse à toutes les accélérations, je ne trouve pas le grip, et ma méthode de conduite habituelle est super chamboulée. Je garde mon filet de gaz, mais dès que j'ouvre en sortie, je glisse. Pneus ? Goudron, poussière ? Je ne sais pas, mais j'avance pas ...

« punaise, t'aurais pu passer beaucoup plus fort ». Puis, je passe au dernier virage, entre-aperçoit la KTM de SML -re-gloups- et il attend après l'arrivée.

« Ca va comment ? »

« J'ai un peu mal aux côtes , mais j'y surtout les boules ! » répond-il. « File » !



27 bornes de routier jusqu'à la deuxième spéciale. Je récapitule un peu. Je glisse partout. Séb est tombé en glissant de l'arrière avec ses pneus pourtant bien plus sportifs que les miens, même moto...

C'est dans cet état d'esprit que j'arrive au départ. Je loupe une vitesse, super, ça commence bien, j'essaie de rouler propre, et me retrouve à saccader comme un cochon. Je ne garde pas de vitesse dans les virages serrés, je glisse, je glisse, et en sortant d'une épingle gauche en dévers en montée, je mets la louche de gaz de trop, travers monumental, je me rattrape d'un quasi high-side, et c'est avec de désagréables picotements dans les mains et des sueurs froides que je poursuis la spéciale. Je termine comme j'ai commencé, mal.

Tiens, mon trip master de vélo ne tripe plus. Je me colle donc à mes Saint Bernards, Marie et Cyril, qui sont une minute derrière. Jumbo et eux deux non plus ne sont pas satisfaits de leur prestation.

Le magnifique routier, Dentelles de Montmirail, Barroux, Paty, Col de la madeleine nous réconcilie avec le goudron.

De retour à l'hippodrome, et après 25 minutes d'attente, la cellule chrono de la spéciale dite « base chrono » tombe en rade juste avant notre passage.

« Annulée » disent les organisateurs, « reprenez le départ, horaires affichés au PC course ».

Houla, mais c'est qu'il devait y avoir 45 mn d'assistance. Il est 13h20, j'ai faim, j'ai plus d'essence !

« on est déjà en retard » nous dit Marie, de retour du PC course .

Tant pis, mais il faut manger deux bouts de pizza et faire les pleins.

Nous rattaquons donc le routier de l'après-midi sans trop savoir pour les pénalités. Je roule en trinôme maintenant qu'Eric a perdu SML. Et mon trip retombe en panne. J'avais pourtant refixé l'aimant avec du scotch sur le disque de freins... Curieux non ?

Je force un peu pour rejoindre Max, une minute devant.

Le routier est plus défoncé, Méthamis au lieu de la Nesque. Max ouvre sur la 990 SM avec autorité, Eric collé à ses basques. Tiens, un Parisien qui sait rouler dans les bosses et les virages ? D'où tient-il ça ?

On arrive bien en avance au départ de la spéciale 1-2. C'est mon tour, 5,4,3,2,1,GO !

Je me détends, me trouve toujours lent, mais je suis propre au moins, car j'ai décidé d'arrêter de glisser. J'arrive en haut avec une impression d'inachevé, mais au moins je ne me fais plus peur. J'ai presque réussi à utiliser la largeur de la route, vers la fin en tout cas. Mais j'ai quand même bien coupé au virage de SML, et au passage de la cellule.

Pas grave tout ça.

Je repars sur le routier, en attendant Jumbo et Jérome. Jérome a les bras et les épaules détruits pas le routier cassant et les bracelets de la CBR 600. Mais il roule bien et dit s'être fait vraiment plaisir à l'ES 1-2. Tant mieux. Ses dreadlocks font une énorme boule dans son sac à dos, à la surprise des commissaires qui nous tâtent la dorsale avant le départ.

Je force un peu sur le routier car je dois retirer les deux minutes d'attente de mes suivants qui n'ont pas de road book.

Départ ES 2-2. Je pars pas trop mal, je ne me fais plus peur maintenant que j'ai abdiqué sur les sorties de courbe, mais je n'arrive toujours pas à conserver ma vitesse au milieu du virage.

Pas grave, c'est l'arrivée, je ne suis pas tombé, et c'est tout guilleret que je retrouve Max à Malaucène pour la suite du routier. Une formalité, plus de danger quoi...



Max, qui a acheté la 990 SM d'occaze dans la semaine, commence à la prendre en mains.

Il attaque le col de la Madeleine comme un affamé. Je me glisse dans sa roue pour le meilleur moment du rallye pour moi. Voir Max rentrer comme un sourd dans les droits me fait rire dans mon casque. On s'envoie le col dans une bourre très propre, il me prend toujours dans les droits, mais je le remonte dans les gauches et le recolle à la faveur d'un dépassement alors qu'il allait s'envoler. On rentre roue dans roue dans Bédoin avec un éclat de rire. « c'est le meilleur spot du rallye » « je roule mieux qu'en spéciale ». Ben oui, moi aussi en fait... Mais c'était route ouverte là...

Les autres nous rejoignent et on finit le routier en « enroulage bien dynamique ». Tiens, Marie et Cyril ont « pris des pions » sur le dernier CH . C'est pas leur habitude, jamais perdus. Oui, mais « on a refait le routier du matin », avec 10 mn de moins, ça passait pas.



Séb SML est en radiologie à Vaison, mais finit à Orange pour de plus amples examens. Il aurait une côte luxée au niveau du sternum. Il a percuté le lecteur de road book. Eric, mon pote viticulteur propose son Jumpy pour rapatrier Mamie SM et Marylène, l'épouse de Séb, est arrivée. Elle n'est pas en colère, juste déçue, c'est une motarde, elle comprend.



On s'habille en civil pour l'apéro, pas de douche. Tiens, une bière à la place ? Eric et Sophie nous ont rejoint.

On boira du bon ce soir ! Sophie est viticultrice à Châteauneuf du Pape et nous a ramené un flacon. Eric a deux Restanques, l'aïoli n'a qu'à bien se tenir.



C'est bientôt l'affichage des résultats, mais je suis déjà ailleurs, dans l'après. Nous n'avons aucune idée des temps.

Eric arrive et me brandit un téléphone avec une photo des résultats. J'ai pas mes lunettes.

« Tu es 13 au scratch » Ah bon, ben finalement, c'est pas si mal.

Maxime est 4 !

Benoit est 6 !

On était inscrit en catégorie challenge à quatre avec Séb Fassouli de Bagard qui finit 5.

4,5,6,13 je suis le maillon faible...

Le rallye est remporté par L. Filleton, qui gagne les 4 spéciales avec un boulevard.

Max fait 4 au scratch, spéciales : 7 ;7 ;4 ;3 et 3 en twin. Un tour de plus ? Il prenait sa moto en mains...

Benoit fait 6 au scratch, spéciales : 3, 8 ;7 ;9 et deuxième mono !

Je fais 13 au scratch, spéciales : 14 ; 16 ; 8 ; 15 et 6 ème en twin. Je suis content de mon 8 ème temps à la 2-2. Comme quoi, la propreté, c'est mieux que la glisse.

Jean-Marc est 20, Eric est 27, Cyril 35, Marie 38 (pénalités CH), Jérome 39, Jumbo 56.



Il y a 22 ans, je faisais 11 au scratch avec une sixième place en spéciale comme meilleur résultat. J'en déduis donc que dans 22 ans, je serai 15 avec un 10 ème temps. C'est pas beau de vieillir...



Je suis le premier des plus de 50 ans, mais y'a pas de classement vétéran.

Notre équipe challenge 4,5,6,13 semblait gagnante mais il n'ont pas fait la remise du prix. Le deuxième organisateur, Michel, qui devait s'en occuper, étant encore en panne sur la route avec le fourgon transportant la moto de Séb... Elle se venge la Mamie SM !



Le grand gagnant, Laurent Filleton, repart avec... un pot de confiture. Classe !



On a donc poursuivi la soirée avec de grands Côte du Rhône dans des gobelets en plastoc, sur des bancs, et avec la bonne humeur habituelle des soirées de fin de rallye.

Tout ça n'a pas beaucoup changé depuis 1993...



Dimanche matin, Max et Benoît n'ont pas la tête et le foie des grands jours.

« Tu pourrais pas aller te coucher le soir comme les autres vieux? » me dit Benoît, toujours diplomate.

Ben non, moi, tant qu'il y a quelqu'un et de la lumière...



Michel, organisateur, ramasse les assiettes, nettoie les tables puis les WC.

Il ne rentrera pas dans ses frais, faute de participants.



Il reste des mecs pour organiser des épreuves où 81 fondus de moto se retrouvent pour rouler 300 bornes en virages et dormir sous la tente après une bonne bringue entre copains. C'est beau.



Merci au temps, magnifique tout le WE. Le Vaucluse nous a sorti la lumière de carte postale, à couper le souffle.

Merci à Séb de nous avoir de nouveau réunis, et prompt rétablissement.

Merci à Jumbo d'avoir rejoué le jeu avec une moto pas adaptée.

Merci aux organisateurs de persévérer dans une époque pas simple pour les sports mécaniques sur route.

Merci à ma famille, enfin, « Ca s'est bien passé ? »« Ben, hormis Séb, que du bonheur »



Pas merci à Dunlop pour le Sportmax de SML.

Pas merci à Michelin pour mes Pilot Road 3, pas du tout adaptés à l'exercice, et déjà flingués (à l'AR) en 1500 bornes.
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Re: [Rallye][10OCT15] Rallye Grand Sud

Message par Ponpon » 12 oct. 2015 17:40

cani41 a écrit :On en parlait avec Benoît samedi soir, qui veut organiser un Canonball de 3500 bornes sans recos...
Ho purée ça lui reprend :lol:

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Re: [Rallye][10OCT15] Rallye Grand Sud

Message par sml » 12 oct. 2015 17:43

Centopassi pawaaaaa !!!
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Re: [Rallye][10OCT15] Rallye Grand Sud

Message par perenoel » 12 oct. 2015 18:46

Ponpon a écrit :
Ho purée ça lui reprend :lol:
:thefinger: fuck le ddmt , vive les courses extreme :twisted: :twisted: :twisted:
sml a écrit :Centopassi pawaaaaa !!!
merci seb pour le site , par contre j'y comprend vraiment rien en italien ... c'était quoi les grand ligne en 2015 ( y a un classement , des étapes , ou c'est juste un raodbook ? )
perso si y a un truc a faire en 2016 c'est ça , et le hard alpi tour :love4:
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